Thomas Meley – Baseball

« Au baseball on entend souvent qu’il faut mettre de la distance, mettre ses émotions de coté, ou encore d’être le plus neutre possible. »

Palmarès :

– Champion de France Cadet (1995 et 1996) et Junior (1997).

– Joueur de l’équipe D1 de Montpellier depuis ses 16 ans (1997).

– 4 titres de vice champion de France.

– 1 Challenge de France (coupe de France).

– Sélection en équipe nationale (Minimes, Cadet, Junior et Sénior).

– Vainqueur Championnat d’Europe (2 Minimes, 1 Cadet, 1 Junior, 2 Sénior).

– 3 fois vainqueur de la coupe d’Europe groupe B.

– Participation à la « World Classic Baseball Qualifer Tour » en 2012 avec l’équipe de France.

Témoignage :

Romain Thomas : « Bonjour Thomas, tu es l’un des meilleurs lanceurs français de baseball depuis plusieurs années, grâce à ton expérience peux-tu donner une définition du rôle de lanceur dans cette discipline ? »

Thomas Meley : « Au baseball, le lanceur détient une position centrale, c’est lui qui a la balle en main et influe directement sur le match en rythmant le jeu. En tant que lanceur, tu apportes à l’équipe uniquement lors de la partie défensive d’un match de baseball. »

RT : « Quelle approche avons-nous du jeu lorsque l’on se trouve à cette place de lanceur ? »

TM : « Au baseball on entend souvent qu’il faut « mettre de la distance », « mettre ses émotions de coté », ou encore « être le plus neutre possible ».

Personnellement, je ne fais pas attention au frappeur, je suis dans ma bulle, la première étape est de réaliser simplement mes lancers, autrement dit, mon objectif est de lancer des « strikes ». Je me détache de la confrontation avec le joueur adverse. Malgré la dualité lanceur/frappeur, c’est toute une équipe que l’on affronte dans sa globalité, lancer après lancer, et non une situation de défis et d’opposition avec un adversaire direct. »

RT : « La place du lanceur, est souvent décrite comme un poste à forte responsabilité. Aujourd’hui, de quelle façon abordes-tu les situations délicates qu’il est possible de rencontrer dans un match ? »

TM: « Pour ma part, j’aime jouer ces situations justement, lorsque par exemple l’entraîneur me dit : « Quand c’est chaud, c’est pour toi », c’est une situation que j’apprécie, quand rien n’est acquis, que c’est difficile, quand on ne se trouve pas dans la facilité mais plutôt l’inverse ! Par exemple lorsque l’on doit faire face à des frappeurs qui sont en avantage sur nous et où nous devons montrer le meilleur de notre jeu pour se sortir d’une situation périlleuse, avec le plaisir de se retrouver dans cette situation. Il est important que cette notion de plaisir soit omniprésente, c’est toujours un plaisir de lancer la balle pour moi, pas seulement de gagner des titres mais rencontrer les meilleurs équipes possible et les meilleurs joueurs de la génération. Toute cette approche s’este construite petit à petit, c’est devenu naturel année après année.
Pour en arriver là, contrairement à d’autres, je n’ai pas peur de « me faire frapper » ou de perdre une rencontre, je prends ça comme un jeu sans avoir de crainte lorsque je lance la balle et que le frappeur puisse la toucher.
Quand on est sportif il faut positiver, tant que ce n’est pas terminé, tout est encore jouable, il faut avoir envie de jouer ces situations, la réussite n’est pas toujours acquise dans des positions confortables, on rencontre souvent des situations compliqués, il faut juste apprendre à les aborder en restant le même. »

RT : « Dans quelle mesure, la préparation mentale peut-elle être un atout pour le lanceur de Baseball dans de telle situation ? »

TM: «La situation de lanceur est complexe, surtout quand on débute car dans ce sport on doit lancer des balles a l’adversaire avec le risque que cette même balle envoi l’autre équipe vers la victoire.

Rien n’est joué d’avance dans un match de Baseball, il y a souvent trop de calcul, alors qu’il faut réaliser son lancer, garder cet objectif, sans penser à l’enjeu final mais plutôt à comment faire pour y parvenir, étape par étape.

Mon expérience et mes situations vécues, me permettent de me sentir plus à l’aise, dans la réalisation de ces actions. Il y a toujours une solution, tout est réalisable, rien n’est impossible même lorsque l’on se trouve en situation délicate, l’objectif est toujours réalisable, rien n’est perdu d’avance, on peut se dire que l’on peut encore intervenir,
« Faire le vide » est une phrase simple que l’on entend souvent, mais chacun de nous avons nos propres techniques pour y parvenir. Par exemple, moi je me focalise sur mon corps, mon rythme cardiaque, mes émotions ressenties. La préparation mentale peut être utile pour apprendre à des jeunes joueurs à garder leur calme dans certaines situations, à ne pas avoir peur de l’échec, ou peur de s’élancer. Il est utile en effet de maitriser quelques techniques pour favoriser son état émotionnel, tout en restant sur des choses simple à réaliser (comme viser le gant du « catcher »). Il n’est pas rare d’entendre des choses comme « laisser son cerveau de côté », autrement dit, ne pas avoir d’émotions et exécuter sans réflexion, mais c’est souvent plus complexe que cela, il ne suffit pas d’être un robot ! Néanmoins, il est vrai que lors d’un match, nous le vivons pleinement et nous ne sommes pas autre part, on est très concentré sur les choses à faire, on laisse parler son corps, on laisse les sentiments de côté et l’automatisme fait le reste. »

RT : « Tu parlais de certaines méthodes que tu mets en place en match, pourrais-tu en décrire une en particulier que tu utilises lors de situations telles que tu les as décries ? »

TM : « J’essai de me relaxer, l’important est de gérer le rythme cardiaque, avant le match lors de mon échauffement (« Bullpen »). Je ne pense pas au match mais mon objectif est avant tout de trouver ma précision, d’échauffer mon bras sans penser au reste.

Quand je suis sur le monticule pendant le match, je pense au geste simple à exécuter, calmement, en ayant une attitude « relax », je ne vois jamais en pire, juste toujours avoir des sensations lorsque j’effectue mes lancers.

Il est nécessaire de rester dans des choses simples quelque soit la situation, ne pas « sur-jouer », forcer son jeu, ni changer sa façon de lancer et d’aborder le match. Par exemple, être relâché, viser la zone où se trouve le gant du receveur, sans forcer, moins de stress, garder une respiration constante, arriver à garder une distance par rapport a l’enjeu. »

RT : « Merci Thomas et à bientôt. »

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