Mathieu Perrillon – Sauvetage sportif

« J’ai aussi essayé de travailler en visualisation. Au retour à l’eau en juin les résultats ont été très concluant, sans avoir nagé depuis des mois »

Palmarès :

  • Natation :

– 3ème aux championnats de France Elite petit bain (25m) 2017 sur le 50m papillon.

  • Sauvetage :

– 3ème aux championnats du monde avec l’équipe de France

– Finaliste mondial et finaliste Européen.

– Plusieurs titres de Champion de France sur différentes épreuves et un record de France en relais.

 

 

Témoignage :

Romain Thomas  : « Avant tout, peux-tu te présenter et nous expliquer ce qu’est le sauvetage sportif exactement ? »

Mathieu Perillon : « Salut,  j’ai 22 ans, je suis sportif de haut-niveau en Sauvetage Sportif et natation en plus d’être en parallèle étudiant en génie Biologique et Agroalimentaire à Polytech Montpellier.
Je me suis entraîné tout mon lycée au Pôle Espoir Natation Course de Brest, avant de partir sur Toulouse m’entraîner toujours en natation à l’ASPTT. Depuis 2017 je suis à Montpellier au Pôle France de sauvetage sportif où j’ai débuté cette discipline proche de la natation en sport complémentaire.

Le sauvetage sportif est un sport de polyvalence avec comme volonté de comparer les meilleurs sauveteurs en milieu aquatique. Il est composé de deux branches, l’une née en Australie, qui est le sauvetage côtier, avec des épreuves sur le sable et en mer (nage, planche de secourisme, kayak, course à pied dans le sable et une épreuve qui regroupe l’ensemble de ces exercices). L’autre branche est née en France, fin XIXème début XXème siècle, avec des épreuves similaires à la natation (notamment un 200m crawl avec des obstacles sous l’eau à franchir, qui a été une épreuve olympique) et des épreuves utilisant du matériel comme les mannequins et les palmes.

Ce sport reste rattaché au secourisme avec une dernière épreuve qui est un cas pratique où des acteurs et des mannequins vont servir de victimes dans une situation scénarisée et où les athlètes vont devoir sauver un maximum de personnes dans un délai imparti, leurs gestes et communications étant notés pour établir le classement du concours.
Il y a 12 épreuves individuelles (6 en piscine, 6 en côtier), 10 relais (5 et 5) et l’épreuve de secourisme (souvent en piscinen, mais pouvant être en mer voir sur la terre ferme), le but étant de marquer un maximum de points avec un nombre d’athlètes limité.
Il faut donc être capable d’être performant sur un maximum d’épreuves pour faire gagner son équipe. »

RT : « Donc tu partages ta vie entre tes études, la natation, le sauvetage sportif, les cycles de préparation, les compétitions… etc. comment t’organises-tu avec tout cela au quotidien ? »

MP : « Depuis la fin du lycée, il a été très compliqué pour moi de trouver un équilibre entre les cours et le sport. J’ai tendance à vouloir tout faire de front et sans prendre en considération ma fatigue. Au bout de 4 ans je peux dire que je commence enfin à réussir à prendre un peu plus de temps pour faire moins mais mieux.
Les deux années passées j’ai aussi du gérer l’équilibre entre natation et sauvetage, m’entraînant principalement pour la natation, j’avais de bons résultats en sauvetage. cependant, les calendriers n’étant pas toujours compatibles, j’ai probablement loupé des occasions pour ne pas beaucoup mieux réussir en natation pour autant. J’ai donc fait le choix pour l’année à venir de me concentrer sur le sauvetage en gardant une base de natation comme outil de travail et à côté je ferai une année scolaire en deux ans pour vraiment avoir le temps de faire les choses bien. »

Mathieu Perillon

RT :  « Quels sont les objectifs fixés pour l’avenir du coup ? »

MP : « A court terme, je vais essayer de retrouver mon top niveau au plus vite et de me tester sur les premières compétitions de l’année. J’aimerais retrouver, voire améliorer mes performances personnelles sur les premières échéances de l’année.
A moyen terme, je voudrais réussir à retrouver ma place en équipe de France pour les championnats d’Europe en septembre 2021 et essayer d’aller chercher mes premières médailles internationales Européennes.
A long terme, je vise les Jeux Mondiaux (les Jeux Olympiques des sports non olympiques), décalés à 2022, où j’aimerais être vraiment compétitif et pouvoir viser la gagne. »

RT :  « Suite à la crise que nous avons traversé, tout a été vraiment chamboulé dans le domaine de la natation et du sauvetage. Comment as-tu pu réagir, t’adapter et que fais-tu dorénavant en cette période particulière encore aujourd’hui ?

MP : « On a en effet eu la saison entière annulée du jour au lendemain sans perspective de reprise. J’ai la chance d’adorer l’entraînement et j’avais chez moi un peu d’équipement, j’ai réussi à faire de gros cycles de travail malgré l’impossibilité de nager. J’en ai profité pour tester un nouveau rythme auquel je pensais depuis longtemps en faisant des cycles plus courts et plus intensifs mais avec plus de repos. J’ai aussi essayé de travailler en visualisation. Au retour à l’eau en juin les résultats ont été très concluant, sans avoir nagé depuis des mois. »

RT : « Merci Mathieu pour ce précieux témoignage et à très vite. »

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